Infection ostéo-articulaire (IOA) à corynébactéries : étude de cohorte rétrospective dans un CRIOAc - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les IOA à corynébactéries sont des entités cliniques peu connues. Cette étude en propose une description des caractéristiques et des facteurs de risque d’échec de prise en charge.
Matériels et méthodes |
Cette cohorte rétrospective (2007–2016) a inclus tout patient porteur d’une IOA prouvée à corynébactérie (signes clinico-radiologiques compatibles ET ≥2 prélèvements bactériologiques fiables ET traitée comme telle) dans un centre de référence pour la prise en charge des IOA complexes (CRIOAc). Les facteurs d’échec de traitement (infection persistance, rechute, nécessité d’une reprise chirurgicale pour raison septique, ou décès lié à l’IOA) ont été déterminés par régression logistique et courbes de Kaplan Meier.
Résultats |
Les 51 IOA incluses étaient plus souvent chroniques (n=45 ; 88 %), sur matériel (n=38 ; 75 %), et polymicrobiennes (n=40 ; 78 %). Les principales espèces identifiées étaient C. striatum (n=18 ; 36 %), C. tuberculostearicum (n=6 ; 12 %) et C. simulans (n=5 ; 10 %). Quarante et une souches étaient sensibles aux glycopeptides (98 % des souches testées), 17 à la tétacycline (71 %), 25 à la rifampicine (69 %), 10 aux carbapénèmes (63 %), 20 à l’amoxicilline (61 %), 13 aux C3G (59 %), 16 aux fluoroquinolones (50 %), 17 aux cotrimoxazole (49 %), et 12 à la clindamycine (34 %). Une chirurgie a été proposée dans 47 (92 %) cas, considérée comme adaptée dans 39 (77 %) d’entre eux. Les antibiotiques de première ligne était principalement les glycopeptides (35 ; 69 %), les bétalactamines (24 ; 50 %) et/ou la clindamycine (5 ; 10) %. Trois (6 %) patients ont reçu de la daptomycine en première ligne, et 8 (16 %) à tout moment du traitement, l’ensemble des souches concernées y étant sensibles. Après un suivi de 60,7 (IQR 30,1–115,1) semaines, 20 (39 %) échecs ont été observés, dont 4 (20 %) rechutes documentées à corynebactérie. Les facteurs indépendants associés à un échec de prise en charge étaient l’existence d’un syndrome inflammatoire biologique initial (OR 16,1 ; p=0,030) et une stratégie chirurgicale inadaptée. À noter que tous les patients ayant reçu de la daptomycine en première ligne ont récidivés (p<0,001). Parmi les IOA sur matériel, un pronostic plus défavorable était noté en cas d’infection de prothèse (p=0,030), de chirurgie inadaptée (p=0,029) et d’usage de daptomycine en première ligne (p<0,001).
Conclusion |
Les IOA à corynébactéries sont fréquemment chroniques et polymicrobiennes. Un taux d’échec important a été observé, associé à une prise en charge chirurgicale inadaptée et à l’utilisation de daptomycine en première ligne. Des émergences de résistance à la daptomycine sous traitement ayant été décrites, cette évaluation est en cours sur les souches d’IOA des patients inclus dans cette cohorte.
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Vol 47 - N° 4S
P. S14 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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